Oublier une étiquette sur les marchés peut coûter jusqu’à 1 500 € d’amende aux vendeurs de légumes

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Modifié le 
29 mai 2025
Par
philippine
Oublier une étiquette sur les marchés peut coûter jusqu’à 1 500 € d’amende aux vendeurs de légumes
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Depuis quelques mois, les contrôles sur les marchés français se sont intensifiés pour lutter contre les pratiques frauduleuses, notamment la francisation (fausse mention d’origine française). Un oubli d’étiquette ou une information incomplète sur les produits peut désormais entraîner des amendes pouvant atteindre 1 500 € pour les vendeurs de légumes. Cette mesure s’inscrit dans un cadre réglementaire renforcé, avec des contrôles ciblés et des sanctions exemplaires pour dissuader les fraudeurs.

Les nouvelles règles et sanctions en vigueur

À partir du 22 juillet 2025, les vendeurs de légumes bio certifiés devront respecter des règles strictes concernant les paiements en espèces (interdiction au-delà de 150 €) et l’affichage des informations produit. Parallèlement, les autorités ont durci les sanctions pour les manquements à l’étiquetage, notamment pour les produits présentés comme français alors qu’ils sont importés.

Exemples de sanctions récentes :

  • 1 500 € d’amende pour un oubli d’étiquette ou une mention d’origine trompeuse.
  • 100 000 € d’amende pour un grossiste ayant vendu des fruits rouges étrangers comme étant français.

Ces mesures visent à protéger à la fois les producteurs français et les consommateurs, souvent trompés par des mentions d’origine falsifiées.

La lutte contre la francisation : un enjeu majeur pour l’agriculture française

La francisation consiste à attribuer une origine française à des produits agricoles importés, souvent pour bénéficier de prix plus élevés ou de labels réputés. Cette pratique, qualifiée de « vol » par les autorités, a fait l’objet de 10 000 contrôles en 2024 par la DGCCRF.

Résultats des contrôles de 2024

Sur ces 10 000 inspections :

  • 30 % d’anomalies détectées.
  • 1 800 avertissements pour des manquements mineurs.
  • 560 amendes et procédures pénales pour des infractions plus graves.
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Cas emblématique : Un grossiste du Loir-et-Cher a été condamné à 100 000 € d’amende pour avoir vendu plusieurs tonnes de petits fruits rouges (fraises, framboises) en les présentant comme français, alors qu’ils provenaient d’Espagne ou du Maroc.

Méthodes de contrôle renforcées

Les agents de la DGCCRF utilisent des techniques sophistiquées pour traquer les fraudes :

  1. Vérification des étiquettes et factures :
  • Contrôle de la cohérence entre les mentions d’origine et les documents commerciaux.
  • Analyse des prix et volumes pour détecter des incohérences avec l’offre nationale.
  1. Prélèvements en laboratoire :
  • Tests pour identifier des marqueurs géographiques (terroir) sur les produits suspects.
  • Exemple : analyse des isotopes pour vérifier l’origine des fruits rouges.
  1. Collaboration avec les filières :
  • Travail conjoint avec les producteurs et distributeurs pour signaler les anomalies.

Impact sur les producteurs et consommateurs

La francisation a des conséquences économiques et sociales majeures :

  • Préjudice aux producteurs : Les prix sont artificiellement gonflés, rendant les produits français moins compétitifs face à la concurrence frauduleuse.
  • Tromperie des consommateurs : Les acheteurs paient un surcoût pour une origine française qui n’existe pas, sapant la confiance dans les circuits courts.

Chiffres clés :

  • 412 tonnes de fruits rouges étrangers frauduleusement commercialisés comme français en 2024.
  • Perte de revenus estimée à plusieurs millions d’euros pour les producteurs locaux.

Réactions des acteurs du secteur

Face à cette crise, les réactions se multiplient :

  • Michel Edouard Leclerc (enseigne de distribution) a réaffirmé son engagement à lutter contre la francisation, en collaboration avec les autorités.
  • Appels à la vigilance : Les syndicats agricoles encouragent les vendeurs à respecter strictement les règles d’étiquetage pour éviter les sanctions.
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Perspectives futures : renforcement des contrôles et réglementations

Les autorités prévoient de poursuivre leur action avec :

  1. Nouvelles mesures réglementaires :
  • Interdiction des paiements en espèces supérieurs à 150 € dans les magasins bio certifiés (à partir du 22 juillet 2025).
  • Restrictions sur les dépôts de produits non conformes (à partir du 1ᵉʳ août 2025).
  1. Sensibilisation accrue :
  • Campagnes d’information pour les vendeurs sur les obligations légales.

  • Partenariats avec les plateformes de vente en ligne pour contrôler les annonces.

    : une vigilance permanente pour garantir l’équité

L’oubli d’une étiquette sur les marchés n’est plus une simple erreur administrative, mais un délit passible d’amendes lourdes. Cette évolution reflète la volonté des autorités de protéger l’intégrité des filières agricoles et la transparence du marché. Pour les vendeurs, la maîtrise des règles d’étiquetage devient une priorité absolue, tandis que les consommateurs doivent rester méfiants face aux mentions d’origine trop alléchantes.

Dans ce contexte, la collaboration entre producteurs, distributeurs et contrôleurs reste essentielle pour éradiquer la francisation et rétablir la confiance dans les circuits courts.

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