Depuis février 2025, des travailleurs modestes signalent une perte soudaine de la prime d’activité, malgré des revenus inchangés. Cette situation s’explique par une révision des critères d’éligibilité, liée à la revalorisation annuelle des aides sociales. Alors que le gouvernement met en avant une hausse de 1,7 % pour compenser l’inflation, certains bénéficiaires se retrouvent exclus par une modification des seuils de revenus.
La prime d’activité repose sur un calcul combinant un montant forfaitaire (633,21 € pour une personne seule sans enfant en 2025) et une part variable liée aux revenus professionnels. Les bénéficiaires doivent respecter des plafonds de ressources stricts : 2 030 € nets mensuels pour une personne seule, 3 100 € pour un couple avec un enfant à charge.
Le montant perçu dépend de trois éléments :
Une augmentation de 10,58 € du forfaitaire en 2025 a entraîné une réévaluation des droits pour certains, mais aussi des exclusions pour d’autres. Les travailleurs proches des plafonds se retrouvent particulièrement vulnérables aux fluctuations de revenus.
La hausse de 1,7 % appliquée depuis le 1ᵉʳ avril 2025 a été présentée comme une mesure de protection contre l’inflation. Cependant, cette revalorisation automatique s’accompagne d’une révision silencieuse des seuils d’accès à la prime d’activité.
Un travailleur seul sans enfant gagnant 690 € nets mensuels percevait 354 € de prime d’activité avant la revalorisation. Après ajustement, son droit reste inchangé. En revanche, un salarié approchant les 2 000 € nets voit sa prime réduite à 15 €, une baisse drastique qui peut s’expliquer par une réévaluation des plafonds.
Les seuils de revenus sont révisés chaque année, mais leur application peut créer des effets de seuil. Un travailleur dont le salaire passe de 2 020 € à 2 030 € se retrouve exclu de la prime d’activité, malgré une augmentation minime. Cette rigidité du système pénalise particulièrement les travailleurs précaires ou en contrats courts.
Plusieurs bénéficiaires ont rapporté une interruption soudaine de leur prime d’activité en février 2025, sans explication claire de la CAF. Ces cas révèlent des dysfonctionnements administratifs et une complexité des critères.
Les apprentis et étudiants en emploi doivent percevoir au moins 1 104,25 € nets mensuels pour conserver leur prime d’activité. Un étudiant en contrat d’apprentissage gagnant 1 100 € nets se retrouve exclu, malgré un salaire proche du seuil. Cette règle stricte ignore les fluctuations de revenus inhérentes à ces contrats.
Une mère célibataire avec deux enfants à charge, gagnant 1 900 € nets, pourrait voir sa prime réduite à néant si son salaire dépasse le plafond de 3 100 € pour un couple. Cette situation illustre les inégalités de traitement entre familles monoparentales et couples.
L’exclusion de la prime d’activité résulte souvent d’une combinaison de facteurs : variations de revenus, changements de situation familiale ou erreurs administratives.
Les travailleurs en contrats intermittents ou heures supplémentaires voient leurs revenus mensuels varier. Une augmentation ponctuelle peut les faire basculer au-dessus du seuil, même temporairement. La CAF applique une rétroactivité sur trois mois, ce qui aggrave la précarité.
Les bénéficiaires doivent déclarer leurs ressources nettes sociales trimestriellement. Une erreur dans cette déclaration, ou un retard, peut entraîner une suspension de la prime. Les personnes en situation de précarité sont souvent moins équipées pour gérer ces démarches administratives.
Face à ces exclusions, des associations et élus réclament une réforme du système. Plusieurs pistes sont envisagées pour améliorer la transparence et la justice sociale.
Les syndicats et ONG demandent une indexation dynamique des plafonds de revenus, prenant en compte les variations du coût de la vie. Une solution alternative serait d’étaler les seuils sur une fourchette plutôt que de les appliquer de manière binaire.
La CAF est critiquée pour son manque de communication sur les changements de critères. Des associations proposent un système de notification automatique pour avertir les bénéficiaires d’un risque d’exclusion.
Certains observateurs suggèrent de combiner la prime d’activité avec la prime Macron (PPV) pour simplifier le système. La PPV, exonérée de cotisations sociales dans la limite de 3 000 € annuels, pourrait servir de complément pour les travailleurs précaires.
Le gouvernement a annoncé une évaluation du système d’aides sociales pour 2026. Plusieurs scénarios sont envisagés :
Ces réformes nécessiteront un dialogue entre acteurs sociaux, une transparence accrue et des moyens supplémentaires pour la CAF.
: une urgence sociale à traiter
La perte de la prime d’activité pour certains travailleurs pauvres révèle les failles d’un système complexe. Alors que la revalorisation de 1,7 % est saluée comme une avancée, elle masque des exclusions structurelles. La solution passe par une refonte des critères d’éligibilité, une meilleure information et une solidarité renforcée envers les plus précaires.
Les prochains mois seront déterminants pour éviter que cette aide ne devienne un piège à exclusion plutôt qu’un levier de revalorisation sociale.
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